Deux jours plus tard
Mon fils pleure le petit garçon et la plus grande fille avec qui il a joué cette semaine, il les appelle en pleurant dans mes bras et ça me désole. Sa détresse est terrible, il voudrait retourner dans "l'autre maison", refaire de la balançoire, refaire des promenades chaque jour.. Il commence à s'apaiser, même si ce n'est pas encore ça. Parallèlement, lorsque nous sommes rentrés, il a hurlé de joie dans l'escalier de l'immeuble puis chez nous, et papillonnait d'un jouet à l'autre avec un bonheur évident. Il a entièrement délaissé ses voitures, et joue surtout avec sa ferme.. forcément, après toutes les vaches qu'il a vu, fallait s'y attendre ^^
De mon côté, je m'apaise. S'occuper du corps de l'autre a cette douceur incomparable qui ne s'exprime pas facilement. Comme dirait une Dame de ma connaissance qui a dans ces circonstances des lunettes d'une couleur imbuvable, je suis addict.
La montagne me manque, cette verdure qui ne connait pas le mot sècheresse, le cri des rapaces, les photos potencielles que je ne peux plus faire, les promenades tôt le matin sous la pluie. Mon fils, en voyant le brouillard (nous sommes à 1000m d'altitude tout de même) m'a sorti "oooh posé nuage !".. et ça, j'en voudrais tous les jours des aussi belles ^^
Krinos est tombé sur un cerf (ou le cerf lui est tombé dessus), mais avec nos cris on lui a fait peur et il est resté pour nous impalpable.. un petit regret, forcément. Mon fils de son côté a réussi a faire monter sur sa main, tout seul, une coccinelle insouciante, il a vu une araignée trainer son oeuf, des sauterelles sauter (!), un grillon chanter, une énorme fourmi se balader sur sa main (pas trop longtemps, faut pas déconner hein), il a couru après les papillons, et j'en oublie tant il y en a eu..
Oui.. je suis en manque, je suis tombée amoureuse de ce lieu magnifique.
Et puis le retour fut une horreur, entre les 7h de train + bus avec un enfant qui craque nerveusement, et.. les autres. Tous ces autres. Dont cette mère qui menace son fils d'environ 3 ans, de le pincer s'il ne se tait pas, de le poser dans le filet à bagages, de l'abandonner là pendant qu'elle va au bord de la mer avec ses amis. Toujours cette femme qui envoie à l'autre bout du wagon son petit garçon et qui s'allonge sur les deux sièges empêchant l'enfant de s'installer et qui pleure "ma place, ma place" et qu'elle finit par frapper.. De désespoir et au bord de la crise de nerf, j'ai demandé à mon mari d'attraper nos bagages et de nous enfuir dans un wagon loin, loin.. Impression de voir ma mère, impression d'être lamentable à ne rien pouvoir faire pour cet enfant. Incompréhension totale.. Un enfant est libre, il est un individu à part entière dès sa naissance.. De quel droit le contraignons-nous à subir nos humeurs.. ?
Soupir
Et puis à la maison, une surprise nous attendait. Les assedics, qui nous enlevaient 2000 euros d'un coup, sont revenus sur leur décision.. Il semble qu'il va nous falloir se déplacer pour qu'ils règlent ce qu'ils doivent car cela stagne, mais le soulagement est immense.